Le récit du voyage

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Dimanche et la Vallée des Rois


Le réveil est très très difficile pour tout le monde.

Après le petit déjeuner, on se retrouve sur le pont du bateau. Il fait beau et doux. Quel contraste avec la veille à Paris, où le thermomètre ne dépassait pas 2°C.

Chaise longue et lunettes de soleil.

Un collègue, Laurent, nous raconte que lui non plus, n’arrivant plus à s’endormir, il est allé faire un tour en ville. Louxor by night : tout le monde lui disait bonjour en lui proposant nombre de plaisirs de toutes sortes : alcool, cigarettes, femmes, hommes…

10h30 : réunion au salon-bar, décoration cosy à l’anglaise (nœuds-nœuds, tentures roses, etc.).

Hazem nous donne le programme. Il nous annonce que le lendemain, lundi, c’est le Baïram, la fête du mouton des Musulmans, que les Maghrébins appellent l’Aïd-el-Kébir. Mais lui, est un copte et donc, il ne fêtera rien.

Nous allons rapidement déjeuner puisque dès cet après-midi, les visites démarrent sur des chapeaux de roue.

Buffet intéressant. Crudités, légumes, eau (en bouteille bien sûr) fraîche que c’est un régal ! ! Fruits… Bon pour mon récent régime !

Une petite barcasse nous conduit sur la rive Ouest et la vallée des Rois, des Reines, le temple d’Hatchepsout à Deir-el-Bahari, les colosses de Memnon (bien amochés) mais plantés là au milieu d’un champ tout vert, que c’en est très émouvant. C’est le passé de plein pied dans un présent intemporel.

Un autocar nous fait ensuite traverse plusieurs villages très colorés. Beaucoup de maisons sont décorées de fresques vives de style mi-pharaonique mi-naïf, racontant pour la plupart d’entre elles, le voyage à la Mecque de son proprié-taire et le moyen de transport qu’il a utilisé pour s’y rendre (avion, cheval, autocar…). La présence policière ou militaire se fait sentir depuis le drame de 1997 à Deir-El-Bahari où plus de 60 touristes furent tués dans un attentat terroriste. Le gouvernement égyptien ayant mis en place une politique du tout-sécurité-archi-maximum à l’égard des touristes, grande richesse économique du pays.

Bah, en France, on a bien Vigipirate ! !

C'est ma première plongée dans le monde égyptien, toutes époques confondues. J'en retire déjà, malgré la fatigue encore présente, un sentiment de temps suspendu, de grand calme, à l'instar de tout le monde méditerranéen, cette lenteur sage, cette sagesse lente, qui m'émeut, moi, la descendante de Thraces et autres Etrusques !

Sur la Vallée des Rois, soleil de plomb. Enfin, débarquée d'Europe où il faisait plus ou moins 0 degré C, cette chaleur me fait l’effet d’une chape.. Je m’achète un foulard blanc en coton qui remplacera la casquette que j’avais apporté et qui se trouve trop petite pour moi. J’ai dû l’emprunter à mon fils sans vérifier ! Je fais un peu plus « couleur locale ». Beaucoup de femmes m’imiteront par la suite et s’achèteront le même… !

Puis, visite des tombes de Ramsès IX, Ramsès III, Seti II. Hazem nous donne les explications à l’entrée des tombes puisqu’il n’a pas le droit d’y entrer. En effet, un décret égyptien interdit aux guides de donner des explications à l’intérieur de certains sites pour éviter, soit disant, les attroupements et donc, les…. embouteillages. Enfin, c'est ce que j'ai compris.

Nous plongeons alors de plain pied dans la spiritualité égyptienne. J’avoue que j’ai encore du mal à me souvenir de tout. En fait, je ne me souviens de pas grand chose mais je crois que je n'ai jamais été très douée en spiritualité d'aucune sorte, d'ailleurs ! Par contre, Anaïs est incollable et enregistre tout avec une précision ahurissante. La jeunesse !…

Tout ce que j’arrive à retenir, c’est que les Egyptiens passaient leur vie terrestre à préparer leur mort ou plus exactement leur vie dans l’au-delà. C’est pourquoi, cette civilisation très exceptionnelle ne nous a laissé que des tombeaux et des temples et pas un seul palais. Bon, c'est un point de vue…

Un peu plus tard, nous croisons des Allemands en rollers. …. Les routes sont plutôt bonnes en Egypte, ai-je oublié de mentionner. Ils vont plus vite de nous…

Dans la Vallée des Reines, nous visitons –entre autres- la tombe d’un enfant mort-né dans lequel se trouve encore sa momie. Sont considérées comme reines, les épouses royales, souvent des princesses étrangères mariées au pharaon.

Il semble qu’il n’y ait eu qu’une seule pharaonne : Hatchepsout. Femme habile, elle régna près de 20 ans, usurpant le trône à son beau-fils, Touthmosis III, qui s’empressa d’effacer toutes traces de la reine, à sa mort. Pendant le règne d’Hatchepsout, l’Egypte vécut une période de prospérité exceptionnelle.

Son temple est impressionnant de majesté. Pourtant, sa restauration semble assez grossière. C’est une mission polonaise qui en avait la responsabilité.

Du haut du temple, nous avons un panorama splendide sur la vallée du Nil. Nous distinguons très nettement cette mince bande verte enserrée par le désert.

C’est beau. Point.

Pour ce qui me concerne, mes capteurs sensoriels sont encore un peu fatigués, mon cerveau enregistre. C’est tout. On verra après.

Pourtant, je me sens déjà happée par autre chose mais est-ce vraiment autre chose : l’air ambiant, les gens, ce temps qui passe au fil du fleuve. Je n’arrive pas à y mettre encore beaucoup de mots.

On visite ensuite le village des artisans, à Deir el-Medineh et la tombe d’un artisan, sublimement conservée. On y accède par un escalier en bois très raide, casse-gueule même, et un couloir en terre battue à l’intérieur duquel il faut s’accroupir. Mais la gym en vaut la chandelle. Les couleurs sont merveilleuses, éclatantes encore. Ca raconte la vie de tous les jours, transposée dans l’au-delà. Je me demande maintenant, si cet Au-delà des Anciens n’est pas notre Présent, puisque nous sommes là, nous les enfants des enfants des enfants…. de ces antiques Egyptiens, à contempler leur vie terrestre d’antan. Vous me suivez dans mon raisonnement ? Non ? Tant pis…

Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons dans une fabrique d’objet en albâtre. Le tourisme commercial commence ! ! Comme je n’aime pas trop ce qu’ils font, à part les jarres et autres coupes maousses, sans aucun dessin, brutes, translucides… un peu imposantes et très chères, je m’abstiens. Anaïs achète un tout petit scarabée bleu. Le gars qui nous suit, un Egyptien d’une petite trentaine, aux dents gâtées, en costume traditionnel (galabia un peu épaisse, turban blanc et écharpe en laine autour du cou, nous fourre d’autres scarabées dans les poches. A mon avis, Anaïs a dû payer trop cher… !

Ils nous servent un réconfortant thé à la menthe…..

En remontant dans le car, Hazem nous sert un morceau de pain cuit au soleil. Mon Dieu que c’est bon ! ! Bien levé, moelleux à l’intérieur et légèrement craquant sur le dessus. Régal maximum !

De retour sur le bateau, nous sommes tous bien fatigués. Après le dîner, dodo à 22 heures ! !



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